
René Perrot (1912-1979) – Mon pauvre coeur est un hibou
Du 24/11/2023 au 10/03/2024 de 10h à 18h.
Fermé le mardi.
- Plein tarif : 11 €, Tarif réduit : 7,50 €, Forfait famille : 18 € (Valable pour 2 adultes acommpagnés obligatoiremement de 1 à 5 enfants).
- Adresse : 7 Promenade Robert Laffont - 13002 Marseille
- Y aller
René Perrot (1912—1979) a été un artiste prolifique, expérimentant sans cesse de nouveaux styles et de nouvelles techniques. Il est particulièrement connu pour ses tapisseries, fruit de commandes publiques destinées à orner bâtiments officiels, ministères ou ambassades à travers le monde. Cette exposition propose de redécouvrir l’étendue, la richesse et la sensibilité de son travail. Profondément pacifiste, sa production est marquée par l’histoire de son temps et ses bouleversements, la Seconde Guerre mondiale constituant un tournant dans son parcours.
Fils d’instituteurs et petit-fils d’agriculteurs, René Perrot a étudié à l’École nationale des arts décoratifs avant de travailler comme affichiste jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. Antimilitariste convaincu, il dénonce l’absurdité de la guerre à laquelle il participe dans des gravures. Après la défaite française face à l’Allemagne, il enquête pour le musée des Arts et Traditions populaires, portant un regard artistique sur les campagnes françaises. Comme c’est le cas pour un certain nombre d’architectes, de décorateurs et quelques artistes, cette protection du musée lui évite d’être trop inquiété par le régime de Vichy en raison de ses positions politiques dans ce contexte troublé. C’est dans son village natal de Cuse (Doubs) et ses environs qu’il commence son enquête en 1942 et 1943 ; il la poursuit dans le Cantal en 1944, puis dans les Pyrénées-Orientales en 1945.
Il réalise de très nombreuses peintures et gravures, dont près de quatre-cents sont conservées au Mucem, qui documentent des thématiques variées, de l’architecture au paysage, de l’artisanat à l’agriculture, des réalités de la vie quotidienne au spectacle des fêtes. Son travail est alors marqué à la fois par sa formation et sa sensibilité d’artiste, le sens de sa mission d’enquêteur pour le musée, et le contexte politique et social de la Seconde Guerre mondiale, dressant par touche un portrait interrogatif et songeur d’une France en pleine transformation. Il en ressort une image à la fois précise, presque scientifique, et idéalisée, presque utopique, de la France rurale.
Après cette expérience sur le terrain, il consacre l’essentiel de son travail à la tapisserie et à l’enseignement. René Perrot est profondément attaché à la nature et aux animaux, qui finissent par remplacer presque complètement dans sa production artistique les humains qui peut-être l’ont déçu. C’est dans la faune, la flore, les fonds marins ou les minéraux, qu’il étudie avec rigueur et précision, qu’il trouve son inspiration : leurs formes et leurs couleurs éclatantes nourrissent l’univers poétique de ses œuvres. Dès 1945, il contribue à la relance des ateliers creusois de basse-lice, auxquels il restera fidèle. Il réalise plus de quatre cents cartons de tapisseries à partir desquels sont exécutées des tapisseries par les Manufactures de Felletin, d’Aubusson ou des Gobelins, participant aux côtés de son aîné Jean Lurçat au renouveau de cet art mural.
L’exposition donnera à voir plus d’une centaine de dessins, peintures, tapisseries et objets réalisés par René Perrot, issus des collections du Mucem, du Mobilier national mais aussi de collections privées.
Commissariat :
Alice Bernadac, conservatrice de la Cité internationale de la Tapisserie, Aubusson
Raphaël Bories, conservateur du patrimoine, responsable du pôle Croyances et religions, Mucem
Marie-Charlotte Calafat, conservatrice du patrimoine, responsable du département des collections et des ressources documentaires, Mucem
Scénographie : Yves Morel
Graphisme : Fabien Hahusseau
Co-production : Cité internationale de la Tapisserie, Aubusson
Publié par : Ville de Marseille