Vendredi 14 mars 2025 à 20h30.
Samedi 15 mars 2025 à 20h30.
Jeudi 20 mars 2025 à 20h30.
Vendredi 21 mars 2025 à 20h30.
Samedi 22 mars 2025 à 20h30.
Jeudi 27 mars 2025 à 20h30.
Vendredi 28 mars 2025 à 20h30.
Jeudi 29 mars 2029 à 20h30.
- Tarif unique : à partir de 1 € (Tarif solidaire
- Je choisis le prix de mon billet.
- 1€, 5€, 10€, 15€, 20€, 25€, 30€ ou 40€
- C'est vous qui décidez !).
- Adresse : 35 Traverse de Carthage - 13008 Marseille
- Y aller
La Cerisaie est une pièce chorale pour douze acteurs. Une famille sans patriarche, et les hôtes plus ou moins permanents, plus ou moins inutiles, de cette propriété miraculeusement maintenue à flot jusque-là, en passe de sombrer. Tous passent et traversent cet espace, cette maison, ce jardin sur le point d’être vendus pour dettes, et on assiste à la confrontation de l’ancien et du nouveau.
Épouvantable de désinvolture, un vieux monde – déjà fracassé – résiste par principe à l’urgence pragmatique d’un nouvel ordre, sans état d’âme, déjà politique, où l’économique régit la vie ordinaire, où les choses doivent aller de l’avant, où il faut innover, investir, rentabiliser, mais aussi sauver de la faillite ce qui pourrait encore être sauvé.
Entre la permanence d’un état éthéré et inconséquent dont les héritiers de la Cerisaie – Lioubov et son frère Gaev – font preuve, et le réalisme lucide, jusqu’au cynisme, de Lopakhine, le moujik devenu entrepreneur il y a une incompatibilité totale. Et puis il y a Charlotta qui fait en allemand des tours de magie, Trofimov le vieil étudiant philosophe, Pichtchik qui quémande sans pudeur un peu plus d’argent, Epikhodov qui se suicide en déclarations absurdes, Varia qui tient désespérément les clefs du domaine, Ania qui cherche le grand amour, Douniacha la femme de chambre fébrile, Iacha le mauvais garçon et Firs le vieux serviteur survivant d’un autre temps.
C’est une horde étrange, de passage, comme en transit parmi les meubles désuets du passé, qui traverse l’espace de cette propriété–scène de théâtre. Un monde sur le point de s’effondrer, sur le point d’être poussé dehors, de glisser vers une autre réalité que nul ne perçoit encore. Et tout ça dans une sorte de joie ineffable qui frôle à tout moment des larmes insondables, pour rien. Être ici n’a pas plus de sens que de n’y être pas, seulement cela permet la mélancolie.
Toute une société moderne s’y trouve dépeinte, par touches suggérées, avec un humour et une dérision empreints de tendresse, mais de rage aussi. Décousu, jaillissant par saillies parfois incongrues, le langage révèle, feinte, bouscule toute emprise psychologique. Nul ne répond à personne. Nul ne réfléchit vraiment avant de parler. Il faut voir La Cerisaie comme une peinture, comme une musique atonale. Les lignes de compréhension se brisent sans cesse devant l’incohérence du réel, et les Cerisiers fleurissent somptueusement, en toute insouciance, en attendant le coup de hache qui les abattra.
La pièce écrite en 1903 par Anton Tchekhov dans sa maison de Yalta en Crimée décrit un domaine situé en proximité de Kharkov, en Ukraine. Atteint de tuberculose depuis de longues années, il y écrit ses dernières pièces, souvent loin de sa femme, l’actrice Olga Knipper qui joue dans la troupe de Constantin Stanislavski au théâtre d’art de Moscou … Il meurt en 1904 sous les yeux de son grand amour, après avoir bu tranquillement une coupe de champagne et proclamé en allemand « Ich sterbe… » Je meurs.
L’un de ses personnages aurait tout aussi bien pu en faire autan
Publié par : Office de Tourisme des Loisirs et des Congrès de Marseille